L’association d’opposants « sauvegardons Razac et le Bassin de la Côle organise le 1er novembre, une manifestation dans les rues de Thiviers. Le rendez-vous est fixé à 14h30, place de la République. Cette déambulation dans le centre-ville sera suivie par l’organisation d’une table ronde intitulée « Extractivisme ni ici ni ailleurs », avec comme invités Juan Pablo Gutierrez (originaire de Colombie) et David Maenda Kithoko (Congo), deux militants autochtones qui dénoncent la destruction de leur territoire dans leur pays d’origine par l’industrie minière.
Le 30/10/2025
Sujet : Face à la destruction du vivant et au mépris des habitant.e.s, nouvelle mobilisation à Thiviers ce 1er Novembre
La destruction du vivant et le mépris des habitant.e.s d’un territoire sont des actes violents. Cette violence du passage en force qui s’opère sur la colline de Razac – et ailleurs, par Imerys, et par tant d’autres, toujours avec le soutien des forces de l’ordre, agit aussi sur nos corps, nos cœurs, nos communautés, nos histoires. Diverses sont les réactions que peut susciter la violence d’un système qui se soucie peu d’écraser ceux et celles dont on n’entend déjà pas la voix. L’action que mène Noëlla Chatenoud est à l’image de cette violence, que nous vivons toutes et tous, mais que beaucoup d’entre-nous ne veulent pas voir ou ne savent pas nommer. Noëlla a choisi de l’exposer dans la radicalité d’une grève de la faim et du soif, d’autres l’expériment et l’expriment sous d’autres formes. Les nombreuses réactions depuis qu’elle a initié ce geste et l’écho important, notamment après des autorités, qu’il suscite, témoignent également de la violence d’une société qui attend que des gens mettent leur vie en danger pour réagir.
L’association « Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle » lance depuis un an et demi l’alerte sur des pratiques manquants de transparence et de démocratie et exprime son opposition au projet exclusivement par : des enquêtes naturalistes sur le terrain, du partage d’information, l’interpellation d’experts et d’élus, la création de liens avec d’autres collectifs confrontés à la même violence sur leur territoire, le recours à la justice et l’organisation d’événements pacifiques, festifs, revendicatifs, à caractère légal, symbolique et convivial. Ce sera à nouveau le cas de la journée de mobilisation ce samedi 1er novembre. La démarche de l’association n’a jamais été ni ne sera jamais contre les ouvriers, machinistes et salariés d’Imerys, mais bien contre leur employeur et les actionnaires qu’il enrichit à leur dépend. Contre l’héritage colonial qui perpétue cette multinationale en France comme au Brésil, aux USA, en Afghanistan, et partout où elle s’implante ; contre son PDG Alessandro Dazza dont le salaire annuel est de 920.000€ en plus des milliers d’actions et notes de frais dont il bénéficie ; contre le Groupe Bruxelles-Lambert – principal actionnaire d’Imerys – qui depuis des décennies joue au Monopoly sur toute la planète en méprisant et en manipulant les règles supposées régir nos sociétés.
Notre plus grand souhait serait une véritable concertation et un véritable débat sur les nouveaux projets de ce type au regard des conditions d’habitabilité futures du territoire. Pour que ce soient les habitant.e.s qui décident, en connaissance de cause, du présent et de l’avenir de leur territoire. Jusqu’à présent les autorités, les élus et l’ensemble du processus administratif du projet d’Imerys se basent sur une étude d’impact réalisée par le cabinet d’étude SHE co-dirigé par la femme du directeur de la carrière. Toutes nos données et alertes sur la réalité des destructions et l’absence de dérogations pour les accomplir ont été ignorées, tandis qu’Imerys continue de mentir sur la réalité de l’exploitation : encore hier son porte-parole parlait sur Ici Périgord de « gratter » la surface sur 3 à 5m alors que dans leur propre étude d’impact il est question de 10 à 15m de profondeur.
Voilà pourquoi, maintenant que notre recours gracieux n’a obtenu aucune réponse ni d’Imerys ni de la préfecture, nous préparons un recours contentieux au TA avec la Sepanso Dordogne, France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine et SOS Forêt Dordogne et appelons à une manifestation pacifique dans Thiviers le 1er Novembre à 14h30, qui sera suivie d’une table-ronde à 17h30 à la salle des fêtes mettant en lumière les conséquences de nos choix ici sur les vies sur d’autres continents avec deux invités que nous serons honorés de recevoir : Juan-Pablo Gutierrez, porte-parole du peuple Yupka (Colombie) et David Maenda Kithoko de l’association franco-congolaise Génération Lumière.
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Le 24/10/2025

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