Quelles sont les nouveaux projets qui menacent notre territoire?
Une nouvelle entreprise du nom de Compagnie des Mines Arédiennes, a déposé fin 2020, une nouvelle demande de permis concernant 3 concessions se trouvant au centre de l’ancienne demande : les PERM de Fayat, Pierrepinet et Douillac qui se situent sur les communes de Coussac-Bonneval, Château-Chervix, Saint-Priest-Ligoure, Meuzac et de La Roche l’Abeille, Saint-Yrieix-la-Perche et de La Roche l’Abeille et Le Chalard.
L’entreprise, dont le siège social est situé à Orléans, est en définitive une filiale de la société canadienne Aquitaine Gold Corporation, connue en Bretagne sous le nom de Variscan Mines (projet qui est enterré).
La société qui s’autoproclame sur son site internet “éco-responsable, respectueuse et à l’écoute de la vie locale » alors qu’aucun responsable de cette entreprise n’est venu rencontrer la population locale et qui pratique l’art du greenwashing à merveille, menace bel et bien le territoire.
Une autre entreprise a aussi fait la demande de PERM concernant le « Nouveau Bourneix » sur les communes de Ladignac-le-Long, Le Chalard et Jumilhac-le-Grand
Qu’est ce que le « PER de Bonneval » ? : Projet enterré début 2022
PER, pour Permis Exclusif de Recherche, est un projet de recherche de minerais déposée par la société « Cordier Mines », filiale de l’entreprise minière australienne Montezuma Mining, à la préfecture de la Haute Vienne en février 2015. Le minerai recherché est principalement l’or, du fait d’un rebond récent de son prix. La demande de permis concerne d’autres minerais comme l’argent et l’antimoine.
Le périmètre du PER de 300 km2 touche 9 communes du sud de la Haute Vienne et une commune du nord de la Dordogne[1] Ce périmètre englobe 4 anciens sites miniers (certains exploités par le BRGM ((bureau de recherches géologiques et minières), d’autres sous responsabilité de la COGEMA, devenue AREVA) : Auriéras, Chéni, Nouzilleras, Chamousseau.
[1]Communes concernées : Chateau-Chervix, Saint-Priest-Ligoure, Meuzac, La Roche-L’Abeille, Coussace Bonneval, Ladignac-Le-Long, Le Chalard, Saint-Yrieix-La-Perche, La Meyze, Jumilhac-Le-Grand.
C’est le Ministre de l’industrie seul qui décide d’accorder ou non le PER, sans débat préalable sur l’opportunité même de ce genre de projet pour l’État ou le territoire concerné.
La procédure ne prévoit qu’une mise en ligne sur internet pendant 15 jours du dossier pour « consultation ». Cette procédure de façade n’impose cependant pas au Ministre de répondre aux remarques déposées lors de cette consultation, et n’impose pas à ce stade d’évaluation environnementale d’un tel projet.
La lecture des positions du Ministère de l’industrie ou du BRGM sur l’intérêt de telles exploitations laisse perplexe. Selon le Ministère, nos territoires ruraux sont désœuvrés, pauvres et misérables. Et une activité industrielle minière est une chance inespérée pour notre développement.
Monsieur Macron, Monsieur Montebourg, venez donc sur le terrain nous rencontrer. Vous découvrirez que nous n’avons pas attendu le génie de vos esprits pour avoir des idées pour nos enfants, et que pour nous la qualité de l’environnement, du cadre de vie et du cadre de travail a un sens.
Le PER est la première étape du lancement d’un projet d’exploitation minière. Si le Permis Exclusif de Recherche est accordé, la société « Cordier Mines » aura l’exclusivité en matière de recherches minières pour 5 ans. Dans ce délai, des travaux de forages de plus en plus profonds pourront être autorisés. Et si une zone contient du minerai économiquement rentable à exploiter, la société aura de manière quasi-automatique le droit de l’exploiter, c’est à dire d’ouvrir une mine, sans accords nécessaires des propriétaires des terres et des communes concernées.
Il est donc important de se mobiliser dès le stade du permis de recherche, pour qu’un véritable débat en opportunité puisse avoir lieu.